« Les accidents liés à une défaillance technique tuent plus de 5 personnes par jour sur les routes européennes ». Voilà comment la commission justifie l’adoption d’une nouvelle réglementation durcissant le contrôle technique en Europe. Cette nouvelle règlementation fait débat, notamment auprès des automobilistes. Pourtant, la commission européenne a trois objectifs simples.
Uniformiser le contrôle technique en Europe
Le contrôle technique est aujourd’hui obligatoire dans tous les pays membres de l’Union Européenne. Que vous soyez un automobiliste français ou Danois, vous aurez l’obligation de faire passer un contrôle technique à votre voiture. Néanmoins, la fréquence du contrôle technique est différente selon le pays : il n’y d’ailleurs presque aucun pays dont la fréquence est similaire! Les français doivent faire leur contrôle technique 4 ans après l’achat d’un véhicule neuf, puis tous les 2 ans, tandis qu’en Lettonie, il est obligatoire de faire vérifier son véhicule tous les ans.
L’Union Européenne souhaite donc loger tous les pays à la même enseigne en souhaitant un contrôle technique 4 ans après la première immatriculation du véhicule, puis 2 ans après le premier contrôle technique, puis tous les ans. En d’autres termes, les véhicules âgés de plus de 6 ans devront passer un contrôle technique chaque année.
Diminuer les risques liés à des défaillances de véhicules âgés
Sévérité des accidents en fonction de l’âge du véhicule
C’est la priorité de cette nouvelle réglementation. L’Union Européenne considère en effet qu’il y a une corrélation entre l’âge d’un véhicule et la sévérité des accidents provoqués. Ci-contre, les statistiques fournies par la commission montrent en effet une forte augmentation de la sévérité des accidents lorsque les véhicules dépassent les 6 années de mise en circulation.
L’augmentation de la fréquence des contrôles techniques cherche donc à mettre un coup d’arrêt aux accidents liés aux défaillances technique des véhicules de plus de 6 ans. La pilule sera sans doute difficile à avaler pour les automobilistes français, qui s’étaient habitués à un contrôle technique tous les deux ans.
Imposer le contrôle technique des deux-roues à tous les pays européens
C’est sans doute le point qui fait le plus débat : le contrôle technique des motos et des scooters. Les motards de veulent pas en entendre parler. Ils se sont d’ailleurs organisés pour montrer leur colère depuis plusieurs années. Les pétitions lancées ont été signées par des dizaines de milliers de personnes, montrant leur désaccord avec ce projet de loi. Leur initiative a réussi à mettre un coup d’arrêt au contrôle technique des motos en France, le calendrier présidentiel des ces dernières années aidant sans doute beaucoup.
Néanmoins, c’est cette fois-ci l’Union Européenne qui revient à la charge. Le contrôle technique des deux-roues est déjà imposé dans un certain nombre de pays en Europe: c’est notamment le cas en Allemagne, en Suède, en Espagne ou encore en Italie, pour ne citer qu’eux. L’argument de la commission européenne est simple : 8 % des accidents impliquant des motocyclistes sont causés directement ou indirectement par des défaillances techniques, et c’est selon l’Union Européenne une raison suffisante pour imposer à tous les pays membres le contrôle technique des deux-roues. Difficile de dire si cet argument saura convaincre les motards, qui considèrent avant tout que les accidents de motos sont avant tout liés à un manque de vigilance du conducteur.
Tous ces changements montrent que la Commission Européenne apporte désormais une attention toute particulière à l’état du parc automobile circulant sur les routes européennes. Bien que la question de la sécurité routière reste légitime, ces changements ne vont pas améliorer l’image du contrôle technique, vécu encore aujourd’hui comme une contrainte par la plupart des automobilistes.
